Je continue mon voyage photographique à l’exposition Photoquai après une petite pause. Le temps de faire mon touriste et de prendre la tour Eiffel au moins une dizaine de fois avec mon appareil. Au fur et à mesure que le soleil se dévoile, chacune des expositions m’éclaire un peu plus sur différentes facettes du monde. Sur d’autres cultures et réalités. Sur d’autres personnes vivant à des lieues d’ici, que je ne verrais probablement jamais et pourtant qui aujourd’hui me paraissent proches.
Dans cet article, nous ferons un périple entre l’Indonésie, la Taïwan, l’Irak et la Jordanie. Avec des photographes hors pairs proposant leur vision de leur pays. Bon voyage…
Rony Zakaria
Nous débutons à Jakarta avec Ron Zakaria, photojournaliste indonésien formé à la « Galeri Foto Jurnalistik ». Ce jeune photographe nous propose son exposition Men, Mountains and the Sea (Hommes, Montagnes et la Mer). Rony Zakaria nous dévoile des photos en noir et blanc dans lesquelles l’ombre et la lumière s’entremêlent et se complètent.
La photo ci-dessus est bien représentative de son travail. Un homme est exposé dos à nous et face à la mer. Il prie dans sa tenue traditionnelle. Pris en pleine recherche spirituelle et intellectuelle, dans un esprit aussi vaste que l’étendue d’eau qui s’offre à lui. Ce rituel est en réalité un acte de purification lié aux activités côtières des indonésiens. Difficile à percevoir de prime abord pour tous ceux étrangers à cette culture. Voici une citation de Rony Zakaria en guise de conclusion :
« C’est comme regarder à travers du verre dépoli : même si on ne la distingue pas nettement, c’est bien la réalité que l’on voit. »
Stanley Fung
Né en 1961, originaire de Hong Kong, Stanley Fung est élevé dans la spiritualité dans le première église méthodiste de Taïwan fondée par son père. A l’âge de 13 ans il se convertit au christianisme. Mais c’est plus tard qu’il découvre sa passion pour la photographie grâce à deux expositions du taïwanais Yuan Yi-zhong. Ce dernier deviendra son professeur photographe.
Stanley Fung nous expose dans sa série « Dust Icon » (Icône de poussière), exposé à la Foire d’art contemporain de Shanghai, la ferveur religieuse. C’est au travers de portraits représentants des personnages bibliques que le photographe nous montre sa vision de pasteur sur les thèmes de l’innocence, la pureté, la quête du salut, la rédemption… Tout comme cet adolescent habillé en pasteur et tenant un missel dans sa main droite. S’en dégage une certaine paix transmise par le regard du jeune homme.
Yuan Yi-zhong dira de son ancien élève :
« Stanley Fung a entrepris de photographier l’âme de l’humanité ».
A la manière de Edward Curtis, qui photographiait les indiens d’Amérique du Nord au tournant du XXe siècle.
Tamara Abdul Hadi
Le projet « Picture an Arab Man » est né d’un triste constat. Dans ses recherches sur le portrait masculin, Tamara Abdul Hadi s’est rendu compte que la majorité des publications mettaient en scène des hommes européens ou américains. Quand à l’homme arabe, il reste cantonné dans ses clichés.
Photojournaliste depuis 2005, Tamara Abdul Hadi, couvre le Moyen-Orient et ses reportages sont publiés dans The Guardian, The New York Times, The Financial Times et The Wall Street Journal. Elle sera ensuite l’un des membres fondateurs de Rawiya : collectif de six femmes photographes de renommée internationale dont l’objectif est de remettre en question les stéréotypes sur le monde Arabe et ainsi engendrer un changement social. C’est dans cette optique que la série de photos « Picture an Arab Man » vit le jour. Elle vise à briser le cliché de l’homme arabe, généralement présenté comme violent et dangereux.
“J’essai de mettre en avant un aspect souvent inexploré du type masculin arabe : la sensualité. Je suis convaincue que les stéréotypes ont un impact, notamment sur les jeunes Arabes, qui se les voient imposer uniquement en raison de leurs origines et de leur culture.”
Tanya Habjouqa
Diplômée en médias et en politique moyen-orientale de l’Ecole des études orientales et africaines (SOAS) de l’université de Londres, Tanya Habjouqa est aussi membre fondateur du collectif Rawiya. Elle s’est notamment distinguée en 2009, avec son reportage “Women of Gaza”, traitant de la vie quotidienne des palestiniennes de la bande de Gaza.
La photographe s’est installé à Jérusalem-Est en 2009 et s’intéresse à la vie des palestiniens dans les territoires occupés. C’est dans son exposition “Occupied Pleasures” que Tanya Habjouqa nous dévoile de rares moments de détente, en famille, entre amis, dans un pays ou la liberté est largement restreinte. Des moments qui font contrastes avec les images habituellement véhiculées par les médias traitant l’actualité.
C’est au travers de différents photographes que j’ai pu entrevoir d’autres réalités des quatre coins du globe. Pour ma part, le but de cette exposition à été atteint. J’ai découvert de nombreuses choses avec divers points de vue. Sur les Hommes, leurs esprits, leurs conflits…
Première partie
Découvrez davantage de photographes dans la première partie.
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