Au centre de Puno, juste à côté de la cathédrale de la ville, vous pouvez visiter le musée Carlos Dreyer. Mais qui était cet homme ? Contrairement à ce que peut faire penser son nom, Carlos Dreyer était un allemand ayant vécu au Pérou au début du XXe siècle. Il pratiquait la photographie, la peinture et était passionné par les cultures précolombiennes d’Amérique du sud.
Le musée à son nom retrace une partie de sa vie et expose toutes ses acquisitions. Aussi bien ses affaires personnelles que des objets d’art de l’ancien Pérou. Un guide humain (la chance !) vous expliquera tout ça très bien. La visite commence par le bureau de Carlos Dreyer dans lequel on retrouve des photos de lui et de sa famille, toute une collection de pistolets et pleins d’objets de l’époque. Puis elle se poursuit par une salle exposant plusieurs tableaux crées de sa main. Dont le tableau ci-dessus, dans lequel on peut voir les bateaux en roseau, typiques des constructions Uros.
Un concentré de Pérou
Dans les quelques salles du musée Carlos Dreyer vous verrez toute une collection d’objets provenant de diverses régions du Pérou. De nombreuses cultures sont représentées ici, de quoi avoir un bel aperçu de ce qu’était la région des Andes juste après l’arrivée des espagnols. Pour faire une petite liste, les objets viennent des cultures Paracas, Nazca, Mochica, Chimú, Coallas et Inca. Pas mal pour une seule personne. Ils sont de tous types, textile, céramique, et plus étonnamment des sculptures. Vous verrez des sculptures en pierre de petite taille dans le jardin, certaines provenant du temple de Chucuito. Ce temple de la fertilité fait parti des sites archéologiques qu’il est possible de visiter proche de Puno. Mais le plus impressionnant est cette stèle de pierre de plus de deux mètres de haut (au centre dans les images ci-dessous), sur laquelle sont incrustés un serpent, un crocodile et une forme ronde entre les deux. Le serpent symbolise la renaissance, le monde du savoir. Tandis que le crocodile, lui, représente le passage dans le monde des morts. Avant qu’ils ne ressuscitent et reviennent dans le monde des vivants. Car dans la pensée précolombienne, tout est cycle. C’est peut-être ce que représente le rond au centre de la stèle.
Une salle dédiée à la culture Pukará
En suivant le guide, il vous amènera dans une salle uniquement dédiée à la culture Pukará. Une ancienne civilisation dont l’apogée se situe entre 250 avant et 380 après J-C ayant vécu sur l’altiplano, proche de Puno donc. L’héritage qu’ils ont laissé aux cultures suivantes est grand. Les incas notamment ont su s’appuyer sur leurs savoir-faire en matière d’agriculture, de sculpture, de céramique et bien plus.
De ce qu’a préservé le musée et avec les explications du guide, on peut s’imaginer les habitudes et la manière de vivre des pukará. On en apprend beaucoup sur leurs croyances, voyez par exemple la figurine ci-contre. Caractéristique de l’iconographie, cette figurine représente un être surnaturel masculin. Reconnaissable à sa pose de trois-quart et parce qu’il est seul. Les personnages féminins sont représentées de face avec un sceptre dans une main et un lama domestiqué dans l’autre. De manière générale, l’iconographie Pukará est composée de personnages anthropomorphes, un métissage d’Hommes et d’animaux, ou des camélidés, poissons et félins existants ou fantastiques.
Pour terminer la visite, vous entrerez dans une salle d’or qui abrite pas loin de 500 pièces en or des cultures précolombiennes. La majorité sont des plaques qui ont servies à décorer les vêtements des chefs de Puno. Il n’est malheureusement pas possible de prendre des photographies. Si vous souhaitez voir de belles pièces en or vous pouvez voir le musée d’Art précolombien ou le musée Rafael Larco Herrera respectivement à Cusco et à Lima.
Le musée Carlos Dreyer est certainement à voir pour toutes ses pièces. De plus, c’est sûrement le musée de Puno le plus riche culturellement. N’oubliez pas de remercier le guide et de lui donner quelques soles. A bientôt pour d’autres découvertes.
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