De retour au musée d’art précolombien, nous voici prêt à continuer la visite, à passer de salles en salles et découvrir les quelques joyaux parvenus à nos yeux ébahis. Dans cette seconde partie, c’est cinq salles qui viennent à vous. Cinq salles pour entrevoir une partie de cinq cultures précolombiennes.
6 – La salle de Nasca
Très connue pour ses lignes tracées dans le désert il y a plusieurs siècles et qui subsistent encore, la culture Nasca s’est toutefois aussi démarquée par son art. Les artisans de la côte sud ont privilégié la peinture dans tous les objets crées. Ils ont utilisé bon nombre de couleurs et ont su faire d’innombrables dessins précis. Ces artisans dessinaient sur les céramiques les symboles divins ainsi que la vision du monde qui les entoure propre à leur culture.
Être mythologique
Sur cette céramique de l’époque Auge (entre l’an 1 et l’an 800 de notre ère), est dessiné le visage d’un être de la mythologie Nasca. On peut y voir l’abondance des couleurs utilisées, du marron, ocre et crème, ce qui prouve leur avance en terme de peintures par rapport au autres cultures de l’ancien Pérou. Toutes les couleurs sont extraits de la terre et des pierres, ils en avaient environ une petite vingtaine entre leurs mains.
L’être dessiné est un félin qui tire la langue. L’artisan a-t-il voulu faire de l’humour ? Je n’en suis pas si sûr. Le félin est un animal courant dans les mythologies précolombiennes. Il représente la force dans le monde à la surface, où vivent les humains.
Poissons dans le plat
Le plat suivant, aussi de l’époque Auge, représente un beau contre exemple de l’art céramique Nasca. Loin de la polychromie habituelle de la majorité de leurs peintures, ici l’artisan a choisi de laisser libre cours à un dessin libre et léger dans une bichromie parfaite. Ce plat est beau par sa simplicité et son équilibre. Élaboré il y a peut-être 1700 ans, il nous renvoie à nos objets modernes de plus en plus simplifiés et nous questionne même sur le concept de modernité.
7 – La salle Mochica
Rafael Larco, en tant qu’investigateur et connaisseur de la culture Mochica, nous offre les plus belles pièces de la sculpture et des arts Mochica. Les artisans de cette culture étaient de grands céramistes et faisaient parti des meilleurs sculpteurs de l’antiquité péruvienne. Ils ont su représenter de façon extrêmement réaliste le monde dont ils faisaient parti. La faune, la flore, ainsi que les hommes et leurs actvités.
Coquillage en céramique
Voici une belle céramique de l’époque Auge. Une représentation d’un coquillage bi-valve normalement de petite taille. Pourquoi l’avoir fait de grande taille ? Sûrement pour que ce soit plus pratique mais aussi pour souligner le caractère abondant qu’offrait ce coquillage.
Les artisans mochica aimaient représenter les formes simples des éléments marins. D’un océan qu’ils connaissaient si bien.
Cruche
Si les Mochicas étaient de bons sculpteurs, ils étaient aussi de très bons peintres. On peut le voir sur cette cruche de forme globulaire, elle aussi de l’époque Auge. Le trait est fin et précis. Les formes, elles, quasi-symétriques. L’ensemble forme un tout très esthétique. Le serpent peut représenter un esprit de la mythologie Mochica. Cependant, il y a de fortes chances qu’il représente le monde souterrain comme dans d’autres cultures précolombiennes. Le monde des morts et de la renaissance.
8 – La salle Huari
A partir de la zone de l’altiplano, la culture Huari s’étendra dans presque tout l’ancien Pérou. Imposant sa culture et son élite dans une nouvelle forme de domination politique et religieuse. Dans leur conquête, l’empire Huari imposa son style artistique aux peuples soumis. Une utilisation intensive de dessins géométriques. Finalement, cela engendrera plusieurs formes d’hybridations artistiques.
Tête de camélidé
Ceci est une cruche, vraiment, datant de l’époque Fusionnelle (800 – 1300 ap. J-C). Elle représente une tête de lama, animal qui appartient à la famille des camélidés.
Le lama était un animal très respecté et qui fut utile pour le transport de marchandises, c’est pourquoi nous avons de nombreuses représentations aujourd’hui. Cette cruche est un bel exemple de la qualité des scupltures et peintures Huari.
Cruche de forme globulaire
Datant de l’époque Fusionnelle, cette pièce est extrêmement bien pensée et réalisée. Nous avons au centre une personnage à la tête plus grosse que le coprs, motif iconographique typique des hauts plateaux andins.
Ce dernier est entouré de rayons mis en évidence par la forme globulaire de la cruche. Elle représente donc l’expansion Huari au cours des âges.
9 – La salle Chancay – Chimú
Poursuivons la visite dans la salle qui réunit les cultures Chancay et Chimú. Toutes deux ont pu largement s’exprimer après leur indépendance vis à vis de l’empire Huari. Dans leur élan de libération tous deux ont exprimé un art à part entier. Rejetant l’utilisation de couleurs au profit d’une bichromie crème et noir, laissant la forme s’exprimer davantage. Il est intéressant de voir comment le peuple C, connu pour être un peuple guerrier, a su faire preuve d’une grande liberté artistique.
Vase sculpté
À gauche vous pouvez voir un vase de la culture Chancay datant de l’époque Impériale (1300 – 1532 ap. J-C). Ce vase à l’apparence simpliste voire même non-finie, cache en réalité une subtile complexité. Les formes simples et la finition monochromatique d’un ton blanc crémeux ne sont pas le fruit du hasard mais bel et bien la volonté de l’artiste qui a souhaité exprimer un sentiment d’harmonie et d’équilibre. Il pourrait même faire penser à l’art japonais de l’autre côté de l’océan.
Étendard taillé
Puis à droite vous pouvez voir un étendard de la même époque mais de la culture Chimú. Dans leurs croyances, ils font référence à des êtres mythologiques venus par la plage amenant la civilisation et le progrès. C’est pourquoi les chimús sont intimement liés à la mer, qu’ils lui accorde une grande créativité et un fort respect. Ceci s’exprime dans leur art, l’usage de traits fins et des détails délicats, comme les deux pélicans en haut de l’étendard. Dans beaucoup d’oeuvre Chimú ont peut apprécier l’utilisation de lignes droites et des formes géométriques tout comme dans cet étendard.
10 – La salle Inca
Nous voici maintenant dans l’ultime salle du musée d’art précolombien de Cusco. Et pour finir, il s’agit bien entendu de la culture la plus connu de la côte ouest de l’Amérique du sud. Celle qui clôture la période de l’ancien Pérou. C’est la culture Inca et la fondation rapide d’un empire immense.
Aríbalo
Cet étrange objet est un aríbalo inca, grand récipient ayant une forme pouvant être assimilée à un corps, un « cou » stylisé, le rebord du bec plat et de petites anses latérales, sûrement plus décoratives qu’utiles. Il est la preuve d’un travail de grande qualité, tant dans la sculpture que dans les dessins peints ou gravés sur la céramique.
La forme de l’aríbalo est la plus représentative de la céramique inca, globulaire et volumineux. Cet objet symbolise à lui seul la grandeur de l’empire inca, notamment par sa grande taille.
La première partie
Nous avons fait le tour des différentes salles du musée d’art précolombien à Cusco. Un musée qui renferme beaucoup d’objets de belle facture et autant d’informations sur les anciennes cultures. Si vous avez raté la première partie du musée d’art précolombien, n’hésitez pas à la consulter. Il y a autant de beaux objets.
Musée d’Art précolombien – Première partie
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